
Je suis TPL
Je suis TPL. Diagnostiquée à 17 ans. J’ai fait vivre l’enfer à mes parents. Plusieurs fois ils m’ont supportée, m’ont ramassée et je revenais toujours en force en leur disant que c’était leur faute. Je me souviens, lors d’une crise à l’âge de 21 ans, je voulais la frapper. Elle m’a retenue par terre pendant une grosse heure. Je criais, je lui disais que je la détestais que c’était une grosse vache et que si j’étais comme ça c’était de sa faute. Et elle, durant tout ce temps me disait : je t’aime Fanny, je t’aime.
À l’âge de 26 ans, mes parents étaient à bout, ils n’avaient plus de force pour mes tentatives de suicide ou pour quoi que ce soit, alors ils ont laissé aller. Suite à ça, je me suis fait arrêter et j’ai passé une fin de semaine au trou, en prison.
Lorsque je suis sortie, j’étais traumatisée et j’ai décidé de prendre ça pour me raisonner. J’ai accepté que j’étais malade, que je devais me faire soigner et être active dans mon traitement. J’ai repris ma vie en main.
Aujourd’hui, j’ai un casier judiciaire qui me rappelle que les crises ne m’emmèneront que des problèmes.
Si je vous dit ça madame, monsieur, et que je m’expose c’est pour que vous sachiez que parfois, il faut prendre du recul pour soi-même et que les conséquences que la vie nous apporte nous ramène parfois à l’essentiel.
Aujourd’hui, ma mère est comme ma meilleure amie. Je regrette la souffrance que je lui ai fait vivre. C’est un chemin ardu mais ce n’est pas une fatalité.
C’est typique des tpl de rejeter la faute sur les autres. Ce n’est pas à vous de payer pour ça. Certes, on ne fait pas que des bons coups en tant que parent, mais on le fait principalement avec les meilleures intentions. C’est illégal de frapper les gens même s’il s’agit des membres de notre famille. C’est pas facile se retrouver à devoir assumer ses actes mais parfois ça prend ça pour se remettre sur le droit chemin. Dans tous les cas, ça doit venir de la personne elle-même. Il faut être actif dans son traitement et reconnaître ses torts.
Courage,
Fanny Lyttle